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  • Discours prononcé par Sa Majesté Le Roi Hassan II à l'occasion du 23ème anniversaire de la fête du Trône

Cher peuple,
Nous Nous adressons habituellement à toi, en cours d'année et en des occasions multiples, pour t'entretenir de sujets dont l'objet varie avec les circonstances et l'évolution des évènements.
Nous avons pris l'habitude de te faire part, à travers Nos discours, de Nos points de vue, de Nos buts, de Nos choix, des motifs qui les dictent et des moyens qu'une réflexion soucieuse Nous inspire.
Nous te prodiguons conseils et orientations, avec franchise et objectivité, cher peuple, Notre seul but étant d'éclairer ta voie, en bon père de famille, afin de te permettre de réussir dans tes entreprises, assurant ton succès sur cette terre et méritant les faveurs de Notre créateur.
Nous Nous adressons à toi, aujourd'hui, jour de fête pour toi et pour Nous, anniversaire de Notre accession au Trône de Nos glorieux ancêtres, pour exprimer notre joie commune et nos remerciements à notre créateur pour avoir assuré notre rencontre permanente, tissé des liens indéfectibles entre nous, et promu, entre toi et Moi, une identité de vue et une entente qui échappent à l'effet du temps.
Et si Notre discours d'aujourd'hui revêt cet aspect, et présente une telle particularité, il se distingue aussi par le fait qu'il ne se limite point à un seul sujet, Notre propos étant de traiter de multiples questions et d'explorer de nombreux domaines, soucieux que Nous sommes, non seulement de procéder à l'investigation et d'établir une statistique, mais encore et surtout de dresser, même de façon succincte, le tableau des réalisations dont Notre pays a bénéficié, au cours d'une même année, grâce à la sollicitude divine et à tes efforts qui ont garanti un profit certain à l'ensemble de Notre nation.
Comme à Notre habitude, Nous allons procéder à un exposé et à un rappel, et prodiguer conseils et orientations, dans Notre volonté permanente de t’indiquer les meilleurs objectifs et de t'inspirer les voies et les moyens les plus efficaces de les réaliser.

Cher peuple,
Notre fête nationale que Nous célébrons aujourd'hui, n'est pas seulement la célébration de l'anniversaire de Notre accession au Trône de Nos ancêtres glorieux. Elle est surtout pour Nous une occasion de saluer, avec une totale sincérité, ces hauts principes permanents, définitivement ancrés dans Notre réalité et Notre identité, et de perpétuer le souvenir de l'épopée glorieuse que Nous avons vécue, tout au long de Notre histoire millénaire.
En n'évoquant que le passé proche, et sans nous appesantir sur notre lointaine histoire il est permis de constater que notre pays a éveillé au cours du siècle dernier, des convoitises multiples, et a subi les attaques d'un colonialisme, alors au fait de sa puissance, de sa force et de ses appétits. Pour assouvir sa soif de domination, ce colonialisme n’a pas hésité à recourir aux moyens les plus vils et à invoquer les prétextes les plus bas. Pour le fait de ses intrigues, de ses pressions et de ses menaces, il a pu affaiblir l'autorité centrale de notre pays, réaliser ses sombres desseins et imposer à notre pays sa volonté et sa puissance. Il a dès lors cru que, grâce au pouvoir et à l'autorité qu'il avait ainsi acquis, son occupation allait être éternelle et sa liberté d'action allait échapper à tout contrôle et à toute limite, mais Dieu a réservé à ce pays sa parfaite sollicitude et l'a préservé du sombre destin auquel il semblait voué. Dieu a en effet donné à notre pays, et en un laps de temps très court, un rôle qui a immédiatement engagé, avec l'appui de son peuple, une lutte acharnée et héroïque pour parvenir à la libération et à l'indépendance. Ce Roi, c'est Sa Majesté Mohammed V, que Dieu l'ait en sa miséricorde, pour réaliser ce noble but, il a, lui et son peuple, souffert pressions et répressions, et accepte les souffrances et les pires sacrifices.
Rien ne l'a fait renoncer à Son objectif : ni les difficultés ni la hargne et encore moins les brimades, et lorsque le colonialisme a commis le crime de le déporter, Lui et Sa famille, et de les éloigner de leur pays, ils ont accueilli cette action inqualifiable et cette mesure scélérate, avec patience et courage, et avec la foi du croyant en la justesse de sa cause et en le soutien de Dieu. Dans son exil insupportable, Il a refusé tout repos et a préféré continuer la lutte, et persévérer dans le combat jusqu'au jour où Dieu a réservé à la révolution du Roi et du peuple succès et triomphe, et a permis que la résistance, la détermination, les souffrances et les sacrifices débouchent sur la défaite du colonialisme et de l'occupation et le triomphe de la liberté et de l'indépendance.
Et c'est ainsi que la nation a pu récupérer sa dignité et sa souveraineté et poursuivre sa marche libre et sans entraves, avec un souffle nouveau et une jeunesse indomptable.
Depuis lors, notre pays a consacré ses efforts et sa détermination à tous les champs d'activité, se préoccupant des problèmes de l'heure et des questions d'avenir, accordant le plus grand intérêt aux affaires politiques malgré leur multiplicité, et aux domaines économiques, sociaux et culturels, malgré leur diversité et leur complexité. Dieu a béni les efforts conjugués du Roi et de son peuple, et les résultats de cette symbiose n'ont pas tardé à se manifester sous forme d'acquis importants réalisés dans tous les domaines. Et c'est ainsi que Dieu a réservé plein succès à une initiative gigantesque, qui a mobilisé nos ambitions et notre détermination et a réalisé la réunification du pays, et de la nation après une séparation des frères et des parents qui a duré longtemps : c'est notre "marche verte" épique, qui nous a permis de récupérer notre Sahara, et de franchir une grande étape sur la voie de la réalisation de notre intégrité territoriale.
C’est ainsi aussi que nous avons instauré le régime de la monarchie constitutionnelle, crée les institutions prévues par la constitution et consolidé les bases de la démocratie en laquelle toi et Moi, nous croyons et dont nous tenons ensemble à assurer une marche que rien ne peut interrompre ou dévier de la voie que nous lui avons tracée.
Aujourd’hui, ton pays s'enorgueillit d'accueillir sur son territoire des Chefs d'Etat et des leaders venus pour se concerter au sujet de problèmes musulmans et arabes, et d'abriter la conclusion de conventions et l'adoption de chartes importantes et de résolutions définissant l'avenir. Ton pays, respecte et recherche, joue les premiers rôles, en cette période riche en difficultés et en défis de toutes sortes.
Ton pays, qui accorde l'importance la plus grande aux questions intéressant le sort de l'humanité, réserve, en particulier, une attention spéciale aux affaires africaines arabes et musulmanes, participe, de façon efficace, aux conférences internationales, et entretient les rapports les plus étroits avec les Chefs d'Etat, les leaders et les personnalités, en vue de contribuer à la recherche des solutions les plus judicieuses aux difficultés qui se posent.

Cher peuple,
Notre courroux, face à la dignité bafouée, à la souveraineté enchainée, aux droits spoliés, Notre volonté de promouvoir et d'assurer le succès, Notre amour du travail sérieux et productif, Notre ambition légitime d'atteindre les plus hauts sommets, par l'acquisition des qualités suprêmes, toutes ces particularités, ne sont que les vertus et les principes que Nous honorons aujourd'hui en rendant grâce à Dieu au moment où Nous honorons Notre fête nationale, et Nous les fêtons avec reconnaissance et fierté, en demandant à Notre créateur de les perpétuer à Notre profit et à celui de Nos descendants, et d'en faire la marque perpétuelle de ce pays, et la caractéristique de ses fils, jusqu'à la fin des temps.

Cher peuple,
Depuis quelques années, notre pays traverse une période difficile, conséquence de motifs divers. Nous n’avons pas manqué de t'exposer ces motifs et de t'en expliquer les conséquences sur notre économie. Il ne s'agit nullement de difficultés dont le Maroc a été le seul à souffrir tous les pays en voie de développement les ont connues, comme en ont souffert même certains pays industrialisés. Malgré les problèmes que cela Nous a posés et les difficultés que nous continuons à vivre, Nous avons fourni les plus grands efforts en vue de réduire ces difficultés, et d'en atténuer les conséquences. Nous persévèrerons dans Nos efforts, comptant sur l'aide divine et sur les qualités combatives dont il Nous a dotés.
L’intérêt que Nous accordons aux domaines économique et social, aux secteurs productifs, à l'emploi, et au pouvoir d'achat de Nos concitoyens, demeurera, grâce à Dieu, permanent.
Nous ne reviendrons pas, dans ce discours, sur toutes les manières dont s'est manifesté cet intérêt. Nous Nous contenterons de citer deux mesures que Nous avons prises pour réajuster le budget de l'Etat et pour encourager un secteur auquel Nous accordons une importance particulière. Dans Notre désir d'être bref, Nous renvoyons ceux qui veulent des explications détaillées aux documents publiés par Notre Ministère de l'information.
L’une de ces mesures concerne la politique d'austérité que Nous avons imposée au budget de l'Etat. Nous avons agi sur le budget de fonctionnement, avec ses deux volets, afin d'imposer l'équilibre nécessaires entre les recettes et les dépenses. Nous avons aussi agi sur le budget d'équipement et Nous avons réexaminé la liste des priorités, telle qu'elle a été fixée par le plan de développement, dans l'optique d'un meilleur choix.
Nous avons soumis ce choix à des critères déterminés, et nous n'avons retenu que les projets productifs, du point de vue de l'emploi, de l'exploitation rationnelle des potentialités nationales et de l'amélioration de la balance des paiements.
La seconde mesure concerne le monde rural.
Tu sais, cher peuple, que l'agriculture occupe une place de choix dans Nos préoccupations. Tu n'es pas sans savoir que la force des pays, et notamment de ceux en voie de développement, réside dans leur capacité à assurer la nourriture de tous leurs nationaux. Il appartient au monde rural d'être conscient du rôle qui lui est imparti, et de participer à l'effort visant à l'autosuffisance, et, partant, à la réalisation de Notre indépendance, en matière alimentaire.
Mais le secteur agricole souffre de difficultés importantes, dans de multiples régions de notre Royaume, à cause de l'insuffisance des pluies qui tombent avec beaucoup de retard.

En vue d'alléger le fardeau des habitants des campagnes, et pour conforter le secteur agricole qui a des effets positifs sur l'emploi, sur la production intérieure, sur la balance commerciale et sur la trésorerie de l'Etat, Nous avons pris des décisions visant à aider et à soutenir ce secteur, mais il s'est vite révélé que ce secteur ne pouvait permettre d'atteindre les résultats escomptés, du fait de la sècheresse, et que les circonstances exigent des mesures aux effets lointains, susceptibles d'aider les agriculteurs à surmonter leur difficultés. C'est dans cette optique que nous avons décidé d'exonérer les revenus agricoles de tout impôt, et cela jusqu'à l'an 2000.

Cher peuple,
Tu as suivi, avec attention soutenue et un grand espoir, les étapes des visites que Nous avons effectuées, au cours de l'automne dernier, aux Etats-Unis et en Europe, par ce que tu sais que de telles visites ne sont pas dictées par le désir du repos, mais qu'elles sont au contraire inspirées par Notre recherche permanente de tout ce qui peut avoir les effets les plus bénéfiques pour notre pays, pour le monde arabe, pour le monde musulman et pour le continent africain.
Dieu a bien voulu nous assurer de sa sollicitude, et réserver un plein succès à Nos démarches et à Nos initiatives. Notre visite aux Etats-Unis Nous a permis de rencontrer Notre grand ami, son excellence Monsieur Ronald Reagan, Président des Etats-Unis, avec lequel Nous avons eu des entretiens au sujet des grands problèmes de l'heure et de la question du Moyen-Orient. Comme leurs prédécesseurs, ces entretiens ont été amicaux et cordiaux. Ils ont été fructueux et positifs, à l'instar de ceux que Nous avons déjà eus avec le Président, Nous avons, par ailleurs, eu des entretiens avec les plus hauts responsables des Etats-Unis, et avec des personnalités américaines marquantes, dans le cadre de l'intérêt que Nous portons aux différents problèmes du moment.
Notre visite aux Etats-Unis a été une occasion de renouveler les contacts avec Nos amis, Chefs d'Etat et de gouvernement ou ministres, et d'avoir avec eux des entretiens qui ont permis de consolider nos liens d'entraide et d'amitié. Compte tenu de l'intérêt permanent que Nous accordons à la question d'Al-Qods, Nous avons profité de Notre séjour aux Etats-Unis, et Nous avons tenu, sous Notre présidence, une réunion du comité d'Al-Qods, réunion au cours de laquelle Nous avons planifié Notre action future.
Au cours de ce même séjour, Nous avons été reçu par l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations-Unies qui Nous a réservé le meilleur accueil, et devant laquelle Nous avons prononcé un discours dans lequel Nous avons traité de la question du Moyen-Orient et de celle de notre Sahara, Nous avons exposé Notre point de vue sur ces deux questions et Nous avons fourni tous les éclaircissements nécessaires, susceptibles d'orienter vers les solutions logiques et justes. Notre discours a été accueilli avec satisfaction et considération, par tous ceux qui fondent leurs jugements sur l'impartialité et l'équité.
De là, cher peuple, Nous sommes parti en Europe, et nous avons tout d'abord séjournée en France ou Nous avons rencontré Notre grand ami, son excellence Monsieur François Mitterrand, Président de la République Française, avec lequel Nous avons eu des entretiens sur les questions bilatérales et les problèmes internationaux, comme à l'accoutumé, ces entretiens se sont déroulés dans une atmosphère de compréhension et d'amitié.
Dans Notre désir de faire comprendre à l’Europe, de façon complète, la réalité des intérêts marocains et africains, et l'interpénétration qui existe entre ces intérêts et ceux de l’Europe, Nous sommes allé en Belgique, pour rencontrer les responsables de la C.E.E. après avoir été reçu par Notre grand ami, Sa Majesté le Roi Baudoin dans un cadre amical, et avoir accordé audience à quelques membres du gouvernement, Nous avons tenu avec le Président de la C.E.E. une réunion au cours de laquelle Nous avons présenté toutes les explications nécessaires à la défense des intérêts du Maroc et de l’Afrique que Nous essayons, Nous et le Royaume d’Espagne, ami, de lier plus surement à l’Europe, grâce à une voie permanente.
C’est ainsi, cher peuple, que Nous avons fait de Notre voyage aux Etats-Unis d'Amérique et en Europe une occasion d'exposer les questions concernant l’Afrique, le monde arabe et le monde musulman, de les assister et de les défendre.
Notre pays, cher peuple, a eu l'honneur, à la mi-janvier écoulé, d'abriter le 4ème sommet de la conférence islamique. Et ce qui fait notre joie et notre fierté, c'est que ce sommet a connu la participation d'un grand nombre de Chefs d'Etat et de gouvernement, et celle de multiples dirigeants, leaders et hautes personnalités internationales. Ces illustres dirigeants se sont réunis à Casablanca. Ils ont délibéré de questions vitales pour le monde islamique, et ont adopté des résolutions revêtant une particulière importance, leurs discussions se sont déroulées dans un esprit musulman élevé. Les débats n'étaient pas encore clos que s'est réalisé le but recherché : et c'est ainsi que se sont consolidés, entre les participants, les liens de solidarité et de fraternité auxquels nous invite notre religion musulmane.
Grâce à Dieu, ce sommet islamique, le second qui a été tenu sur notre sol, après celui de 1969, a connu un plein succès, compte-tenu du très grand poids des participants, de l'importance des questions traitées, des résolutions adoptées, du climat dans lequel il s'est déroulé du début à la fin, et de l'organisation que ton pays, cher peuple, a assuré au déroulement de ses travaux.
Aujourd’hui, ton Roi et ton guide, auquel a été confiée la responsabilité la présidence de l'Organisation de la Conférence Islamique, sollicite le soutien de Dieu pour assumer cette charge avec succès, et compte sur l'aide et l'appui qu'il est habitué à attendre de toi.

Cher peuple,
Les grandes réalisations qu'a assurées notre père, Sa Majesté Mohammed V, que Dieu l'ait en sa miséricorde, toutes les difficultés qu'il a rencontrées et les souffrances qu'il a endurées dans ce but, les sacrifices que les circonstances de son combat lui ont imposés et qu'il a acceptés généreusement, tout cela est présent devant nos yeux, dans nos cœurs et nos mémoires. Nous le voyons et le ressentons, tout au long de notre vie, avec fierté et reconnaissance.
Et si le souvenir de Notre père, Sa Majesté Mohammed V, que Dieu l'ait en sa miséricorde, est présent parmi nous en permanence, son âme, en ce jour anniversaire de celui ou Dieu nous a confié, il y a 23 ans, la haute mission de lui succéder, est plus présente encore parmi nous, et participe à nos festivités.
En ce jour de joie et de fierté, Nous demandons à Dieu de Lui réserver sa plus haute récompense pour tout ce qu'il a fait pour Son pays. Nous Lui demandons de Lui réserver sa clémence et sa mansuétude, de le faire bénéficier de sa générosité, de l'accueillir dans son paradis, et de l'admettre parmi les prophètes, les justes, les martyrs et les gens de bien qu'il a honorés de sa sollicitude.

Cher peuple,
Il n'y a pas longtemps, le Maroc a perdu, en Notre frère, Son Altesse Royale le Prince Moulay Abdallah, un de ses fils les plus méritants. Son décès Nous a profondément éprouvé, comme il a affligé tous ses concitoyens. Le Prince, qui a eu la plus grande participation dans la vie nationale de son pays, et qui a été apprécié pour ses grandes qualités morales et intellectuelles, mérite amplement que son souvenir demeure dans les cœurs et les esprits. En ce jour béni, Nous prions Dieu de l'agréer en sa sainte miséricorde et de l'accueillir en son paradis éternel.

Cher peuple,
L'anniversaire du jour de Notre accession au Trône de Nos pères et de Nos ancêtres glorieux constitue une heureuse occasion dont Nous profitons pour adresser Nos salutations et les tiennes à Nos Forces Armées Royales, aux Forces de la Gendarmerie, aux Forces de l'Ordre et aux Forces Auxiliaires se trouvant actuellement sur le sol de Notre Sahara marocain, faisant face aux attaques inqualifiables des ennemis de Notre intégrité territoriale et de Notre souveraineté, ces forces qui s'opposent depuis des années, et sous Notre conduite, aux attaques de Nos ennemis et font subir à ces derniers de cuisants échecs, avec un courage et un héroïsme dignes de tous les éloges, méritent, cher peuple, ta reconnaissance et la Notre. En leur exprimant Notre sollicitude paternelle et Notre satisfaction, Nous leur adressons, en Notre nom et au tien, l'expression de ton admiration et de la Notre, pour la générosité dont elles font preuve et les sacrifices qu'elles consentent et qui atteignent parfois le plus haut degré du don de soi-même.
Que Dieu assiste nos forces au Sahara, bastion infranchissable, et défenseurs intraitables de notre territoire, qui luttent avec abnégation. Qu'il accorde sa miséricorde à nos martyrs et leur réserve une place de choix parmi les combattants les plus valeureux et les plus dignes.

Cher peuple,
Au terme de ce discours, Nous avons le sentiment profond que les efforts que Nous fournissons, dans un esprit d'entraide et de solidarité, vont Nous permettre, grâce à Dieu, et dans un proche avenir, comme Nous l'ont permis Nos efforts précédents, de réaliser Nos objectifs. Un tel sentiment est conforté par l'espoir que Dieu, qui ne Nous a jamais refusé son soutien, va persévérer dans sa générosité, en aplanissant les difficultés que ne rencontrent que ceux qui travaillent, et non pas ceux qui se laissent aller à la paresse et à l'immobilisme.
Et si Notre succès et celui de Notre pays sont tributaires de ce lien solide et permanent qui existe entre nous, qui est tissé entre nos cœurs et qui unifie nos ambitions et nos volontés, ils dépendent aussi du sérieux, de la juste appréciation et de la conscience qui doivent marquer nos entreprises, à chaque moment de notre vie, et dans tous les domaines de notre action.
Notre pays, dont les origines remontent à la nuit des temps, est un pays civilisé, grâce à son éducation musulmane, à sa longue expérience, à ses habitudes et à ses traditions. Pour qu'il demeure égal à lui-même, il nous appartient de préserver ce patrimoine avec vigilance, et de l'enrichir, par des rapports de même nature et de même qualité.
Nous sommes un peuple dont les citoyens bénéficient de libertés garanties par la constitution et la loi, ils exercent pleinement ces libertés qui sont devenues, grâce au combat mené par le père de la nation marocaine, Sa Majesté MOHAMMED V, que Dieu l'ait en sa miséricorde, et grâce à notre combat à tous, des acquis définitifs que personne ne peut contester. Notre pays qui vit, sous le régime de la souveraineté de la loi, et dont la vie publique se déroule, dans le cadre de la monarchie constitutionnelle, depuis plus de 20 ans, croit en la démocratie comme principe de base, et pratique cette démocratie au niveau de toutes les institutions que nous avons créées par application des dispositions de notre constitution.
Mais, si nous voulons que ces libertés et cette démocratie remplissent utilement leurs fonctions, il nous appartient de les charger d'un sens qui évite les abus, et en fasse un moyen de développement du citoyen et de son enrichissement intellectuel et moral. La véritable liberté est celle qui permet à l'individu et à la collectivité de conserver le sens du devoir et de la responsabilité, la capacité du choix judicieux, le pouvoir de dissocier le bien du mal.

La véritable liberté est celle qui préserve la personnalité et l'empêche de perdre sa substance. Notre devoir essentiel, à nous qui sommes ouverts à toutes idées et qui accueillons tous les courants intellectuels à bras ouverts, est d'être fiers circonspects dans nos options, vigilants dans nos préférences, afin de rester maitres de la qualité et de la nature de nos choix, et d'éviter que les courants contraires à notre éthique n'emportent ce que nous avons de plus cher, notre authenticité intellectuelle et civilisatrice. Cette authenticité trouve sa base dans le Livre Sacré de Dieu, dans la pratique de son prophète, dans la langue qui a servi à inspirer le prophète, et dans la doctrine sounnite qui est à base de tolérance, de modération et d'équilibre.
Cette authenticité qui, à travers les étapes de notre histoire, a pu vivre côte à côte avec le modernisme, ne saurait aujourd'hui le rejeter, à la condition qu'il soit sain, et l'accueille au contraire avec satisfaction.
Et du fait que notre authenticité musulmane, à l'ombre de laquelle se sont épanouis les sciences et les arts, et qui a permis de se développer en elle et par elle une civilisation considérée par les connaisseurs comme l'une des plus évoluées, du fait que cette authenticité constitue la source à laquelle nous puisons les éléments essentiels de notre personnalité, nous avons le devoir de consacrer, en permanence le maximum d'efforts pour la consolider et pour découvrir les secrets qu'elle recèle encore. Nous devons lui assurer les moyens d'éviter de tomber dans l'oubli et d'échapper aux entreprises néfastes de ses ennemis.
Et si, à Dieu ne plaise, les éléments constitutifs de notre authenticité venaient à disparaitre, ou que nous-mêmes nous n'en ressentions plus. L’existence, nous en perdrions la mémoire, nos traits se déformeraient, notre visage enlaidirait, nos facultés dépériraient et nous serions comme le voyageur égaré qui n'a ni parcouru de longues distances ni ménage sa monture.
La liberté, cher peuple, est un bien précieux, un don divin qui nous a été octroyé afin que nous l'employons avec discernement, en vue de développer l'esprit et l'âme, pour réaliser le progrès de l'homme. C’est un moyen de perfectionnement, une source de bienfaits. L'homme se doit de n'en user que pour éviter le mal et se procurer les moyens d'assurer son épanouissement.
Ton mérite, cher, peuple, réside dans la défense et la protection que tu assureras à la noblesse et à l'authenticité que Dieu t'a données, et à la vigilance que tu emploieras à en préserver les éléments constitutifs, en toi-même et autour de toi.
Depuis qu'il a embrassé la foi musulmane, ton pays a vécu, sous la protection du Coran et de la pratique de notre prophète, attaché à la doctrine Sounnite, et a réalisé, dans ce cadre généreux et riche, ce que Dieu lui a permis, en actions méritoires et en acquis précieux.
En ce jour faste, marqué par la joie et l'optimisme, nous nous adressons à Dieu, lui demandant de protéger la solidité du lien indéfectible qui Me lie à toi, et de perpétuer Mon attachement et le tien à sa foi, à son Livre Sacré et à la pratique de son loyal prophète, le meilleur des hommes.
Une lumière et un livre clair vous sont venus de Dieu.
Dieu dirige ainsi sur le chemin du salut ceux qui croient en lui. Il les fait sortir des ténèbres vers la lumière avec sa permission et il les dirige sur un chemin droit.
Que Dieu te comble, cher peuple, de sa bénédiction et de sa miséricorde

Types
Type Discours