L’extraction minière sous-marine (Deep Sea Mining-DSM) est une industrie commerciale qui exploite les dépôts minéraux* et les métaux du fond marin profond*. Le processus débute par la prospection et l’exploration et se termine par le raffinage des minerais .
La quête de la réduction des émissions de carbone a intensifié la demande sur les éléments essentiels pour réussir la transition énergétique, tels que le cuivre, le cobalt, le nickel …. Selon l’Agence Internationale de l’Energie, le besoin mondial de ces minéraux, utilisés pour les véhicules électriques et le stockage des batteries, augmenterait d’au moins trente fois d’ici à 2040 .
A cet effet, l’Autorité internationale des fonds marins (ISA), l’instance chargée de l’organisation et du contrôle des activités en fonds marins, a conclu 31 contrats d’exploration concédés à 22 entrepreneurs publics et privés . La Chine, la Russie, le Japon, l’Inde, la Norvège, la France et l’Allemagne figurent parmi les pays engagés dans cette course.
En juillet 2023, une conférence internationale s’est déroulée à Kingston dans le but d’élaborer un « code minier », qui définit les modalités d’exploitation des fonds marins, en prenant en compte les questions technologiques, financières et environnementales. Bien que les Etats n’aient pas réussi à parvenir à un consensus, ils ont tout de même établi une feuille de route visant à concrétiser le code précité d’ici 2025.
En outre, un nombre croissant de gouvernements et d’organismes non gouvernementaux se rallient à l’appel en faveur d’un moratoire, d’une pause de précaution ou d’une interdiction de l’exploitation minière en eaux profondes, que ce soit dans les eaux internationales, nationales ou les deux.
L’exploration et l’exploitation réussies des fonds marins constituent un défi majeur qui nécessite une combinaison de technologies avancées, de connaissances scientifiques développées et une réglementation appropriée avant toute mise en œuvre.
Le Maroc, avec ses deux façades maritimes atlantique et méditerranéenne, est doté d’un littoral de 3.500 km, le plus long de l’Afrique ainsi que d’une zone économique exclusive* de plus d’un million de kilomètres carrés. Il pourrait proposer, au niveau de l’Union Africaine, la définition d’un droit panafricain , permettant d’exploiter durablement le milieu sous-marin des pays du continent.
Ce cadre régional contraignant serait ainsi intégré au corpus réglementaire international existant, dans le cadre d’une diplomatie bleue. Il inclurait des mesures portant sur la coopération scientifique internationale, afin de tirer profit des meilleurs pratiques en matière de gestion et d’exploitation minière des fonds marins.