L’Ubérisation de la société désigne le processus de transformation du modèle économique traditionnel en un nouveau cadre qui permet un contact direct et instantané entre clients et prestataires (qu’il s’agisse d’entreprises ou de particuliers) grâce à des plateformes numériques .
Il s’agit « d’un changement rapide des rapports de force grâce au numérique ». Il représente « un nouveau modèle économique lié à l’économie digitale », un concurrent qui « peut menacer et remettre en cause rapidement un vieux modèle de l’économie traditionnelle » .
Le modèle économique des plateformes d’ubérisation repose sur quatre piliers :
- une externalisation poussée de la production vers des producteurs indépendants, où la plateforme se contente de coordonner et d’agir en tant que tiers de confiance ;
- un rapport de force avantageux pour la plateforme, en raison du nombre élevé de producteurs indépendants ;
- une extension des activités à grande échelle grâce aux technologies numériques ;
- une interchangeabilité entre producteurs et consommateurs, les producteurs pouvant également être des particuliers.
Les plateformes d’ubérisation ont émergé grâce à la démocratisation d’internet, à l’essor des smartphones, au changement des modes de vie des citadins et à la recherche accrue de nouvelles sources de revenus, facilitée par le développement du statut d’auto-entrepreneur.
L’uberisation a d’ores et déjà modifié plusieurs domaines d’activité, notamment, le transport (Uber, Blablacar), l’hôtellerie (Airbnb, Booking), la restauration (Deliveroo, Glovo), l’édition et la distribution de livres (Amazon Publishing), ….
A titre d’exemple, Uber, une entreprise de transport de particuliers, est présente dans près de 70 pays à travers le monde, générant un revenu net de plus de 37 milliards de dollars en 2023 .
Les enjeux de l’ubérisation sont variés, suscitant des débats sociaux et économiques sur les droits des travailleurs, la protection sociale, la régulation des plateformes et l’exacerbation des inégalités à l’ère du numérique.
Avec l’essor de l’économie digitale au Maroc, l’ubérisation se développe dans divers secteurs, tels que le transport, la restauration, l’immobilier et le domaine médical et s’étend vers d’autres domaines. Cependant, le cadre fiscal actuel pose des questions, surtout compte tenu des implications profondes de ces activités sur l’emploi, les relations de travail et la qualité de vie des individus. Il serait pertinent, ainsi, de rénover les cadres légaux et réglementaires du marché de l’emploi et de la protection sociale pour les adapter à ces nouvelles modalités de travail.