Dans le cadre des travaux de l’observatoire sur l’image du Maroc à l’international, mis en place en 2015, l'Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES) a réalisé, en partenariat avec "Reputation Lab", cabinet international spécialisé dans le domaine du "Nation Branding", la neuvième édition de l'enquête sur la réputation du Maroc dans le monde. Cette enquête a été administrée entre mars et avril 2023, dans un contexte mondial marqué par la persistance de la guerre en Ukraine et par le prolongement des effets de la crise sanitaire sur le plan économique et social. Les pays dans lesquels la réputation du Maroc a été appréciée en 2023 sont au nombre de 26 contre 18 en 2015. Il s'agit, en Afrique, de l'Afrique du Sud, de l’Algérie, de l'Egypte, du Kenya et du Nigeria, en Europe, de l'Allemagne, de la Belgique, de l'Espagne, de la France, de l'Italie, des Pays-Bas, du Royaume Uni et de la Suède, en Amérique, du Brésil, du Canada, du Chili, des Etats Unis d'Amérique et du Mexique, au Moyen Orient, de la Turquie et d'Israël, en Asie et Océanie, de l'Australie, de la Chine, de la Corée du Sud, de l'Inde, du Japon et de la Russie.
Le Royaume occupe, en 2023, au titre de la réputation auprès des pays du G7+la Russie, la 34ème place parmi les 60 pays ayant le PIB le plus élevé. Il jouit, toujours, comme pour les années passées, d'une image internationale globalement positive. La réputation du Royaume dans les pays du G7+la Russie est équivalente, en 2023, à celle du Pérou. Elle est meilleure que celle des Etats Unis, de l'Argentine et des BRICS ainsi que de la réputation de l'ensemble des pays africains et ceux du monde arabe. Les atouts du Maroc en termes de réputation externe résident dans les dimensions "Qualité de vie" et "Facteur humain". En particulier, les attributs "Population aimable et sympathique", "Environnement naturel", "Loisirs et distractions", "Style de vie attractif" et "Sécurité" constituent toujours des forces de la réputation du Royaume. A l'inverse, les évaluations demeurent moins favorables en général pour les attributs inhérents aux dimensions "Ethique et responsabilité", "Qualité institutionnelle" et "Niveau de Développement".
A cet égard, le Maroc devrait accorder une attention particulière à ces trois dernières dimensions, d'autant plus que leur poids dans l’indice de réputation "RepScore" affiche une augmentation significative depuis 2019, contribuant ainsi davantage à la construction de la réputation des pays. Constituée de l'ensemble des perceptions qu'ont les Marocains de leur propre pays, l'indice de la réputation interne du Maroc en 2023 a enregistré un score de 61,1 points, soit 2,3 points de moins par rapport à 2022, année exceptionnelle. Malgré cela, la réputation interne du Maroc reste forte, plaçant le Royaume parmi les nations où les citoyens sont les moins critiques envers leur pays. Les Marocains interrogés estiment plus que les résidents des pays du G7+la Russie qu'ils vivent dans un pays où règne la sécurité, où l'environnement naturel est bon et où la population est aimable et sympathique. Ils considèrent, également, que le Maroc est véritablement engagé avec la communauté internationale sur les questions cruciales de l'Humanité, défend la protection de l'environnement et lutte activement contre le changement climatique. Le Royaume dispose d'un patrimoine culturel riche et jouit d'un environnement favorable aux affaires et d'une bonne qualité de produits et services. Ce sont là des opportunités de communication sur lesquelles le Maroc devrait agir pour asseoir, sur des bases solides, son image internationale. A l'inverse, les Marocains sont plus critiques envers leur pays que les étrangers en ce qui concerne l'usage efficace des ressources publiques, l'environnement institutionnel et politique, la qualité du système éducatif, le bien-être social, l'éthique et la transparence. Ces insuffisances, qui pourraient constituer des risques réels pour la réputation tant interne qu'externe du Maroc, sont de véritables défis qu'il serait essentiel de relever.